La lucha libre, qui se traduit littéralement par “lutte libre”, a vu le jour au début du XXe siècle et puise ses origines dans les coutumes mexicaines de résistance et de jeu d'apparence. Elle se démarque par son aspect singulier : des tenues éclatantes, des envolées acrobatiques et surtout, des masques qui symbolisent autant le mystère, l'héritage ancien que la métamorphose. Car porter un masque, c'est se transformer en une autre personne, un super-héros, un symbole.

Chaque combattant ou luchador incarne un personnage. Le técnico, le gentil, se bat avec grâce et éthique, tandis que le rudo, le méchant, use de ruse et de coups bas. Cette opposition scénique reflète des tensions sociales profondes : riches contre pauvres, oppresseurs contre opprimés, l’autorité en place contre la liberté d’exister. Le public, loin d’être passif, choisit son camp, crie, pleure et rit!

En ce qui concerne les masques, ils ne sont pas de simples accessoires. Inspirés de l’imaginaire aztèque et de figures héroïques, ils donnent naissance à des légendes vivantes. Le mythique El Santo, par exemple, a combattu autant sur le ring que dans des films et les cœurs de ses fans. Perdre son masque lors d’un combat à enjeu, lucha de apuestas, revient à perdre son identité. C’est un acte de vulnérabilité, presque sacré.

La lucha libre, c’est aussi un espace d’émancipation. De plus en plus de femmes, les luchadoras, montent sur le ring pour affirmer leur force et leur style. D’autres figures queer, androgynes ou exubérantes, y trouvent aussi un lieu d’expression et de fierté. Dans un Mexique traversé par des inégalités et des tabous, la lucha libre offre un exutoire joyeux et cathartique.
 

Aujourd’hui encore, dans des arènes bondées ou de petites salles de quartier, le spectacle continue. Elle est une représentation fidèle de la culture mexicaine transmise de génération en génération : théâtrale, spirituelle, fière et combative.
 

Envie de comprendre les cris du public, les noms mythiques, les rivalités passionnées de la lucha libre ? À Viva Mundi, apprendre l’espagnol, c’est aussi entrer dans l’arène de la culture mexicaine, masques compris.